Quand ma grand-mère parlait d’un « va-nu-pieds », ce n’était pas bon signe, car pour sa génération c’était souvent synonyme de « n’avoir rien ou presque rien », en l’occurrence même pas une paire de chaussures pour pouvoir protéger ses pieds… c’était triste, voire terrible. Et Maupassant le confirme dans ses écrits « car on ne donne pas un lit à ces va-nu-pieds« … « ils dorment sur la paille et le fumier« . On est dans le sujet !
Au cœur des juments, il y a des traces ancrées dans les chemins qui ne trompent pas. Les équidés marchent avec bonheur « nus pieds » ou « pieds nus » c’est-à-dire dans leurs cas, sans fers aux pieds… à même le sol.. et tout va bien! Sans froisser ma grand-mère, les approches ont changé !
Ce choix de pieds-nus est personnel. Il est lié à mon approche philosophique de la vie. Pour moi, les êtres vivants sont des sommes d’éléments qui s’articulent les uns avec les autres et vivent, ensembles, dans un même corps.. Biologiste oblige ! De fait, si les pieds ne vont pas bien, il y a peu de chance que le reste aille mieux. Surtout qu’un cheval repose sur ses 4 pieds, quasi 24 heures sur 24. Donc, si les juments avaient dû avoir mal aux pieds, cela aurait immédiatement joué sur la totalité de leurs structures, c’est à dire leurs corps et aussi sur leurs perceptions du monde, c’est à dire leur mental. Quand le corps souffre, l’esprit est rarement disponible.
Des pieds … au cerveau
Avec des contraintes comme les fers aux pieds, je ne pense pas que les juments auraient pu être libres mentalement et corporellement. Les fers, enferment les tissus du pied qui sont naturellement souples et qui se dilatent à chaque foulée pour absorber les chocs. Ils sont conçus avec de véritables airbags intégrés qui amortissent 600 kg de pression minimum, sur seulement 40 centimètres carrés… une prouesse extrême de mère nature !
J’ai opté pour le Sans fers pour ne plus « Sans faire ». En tout cas pour que les juments ne se préoccupent pas des gênes qui existaient sous leurs pieds et qui se répercutaient sur leurs jambes… et leurs corps.
Le cheval a marché 32 millions d’années, sans fers… et il n’en a pas besoin pour Vivre, soyons humbles à ce sujet!
Sans fers …ce n’est pas rien faire. Au contraire !
Il m’a fallu chercher une autre approche pour prendre soin de leurs pieds le plus naturellement possible. Il y avait du travail, car c’est une approche à l’opposé de celle pratiquée par les maréchaux depuis des siècles sur notre continent. Sortir des sentiers battus n’est jamais simple, il est nécessaire de se remettre en cause, de changer de façon de voir et de se jeter dans le vide. C’était une voie mal connue… les pieds-nus en France à cette époque. Ce n’était pas laisser faire la Nature, car les juments ne vivent pas sur 500 hectares avec des prédateurs aux trousses! Il fallait recréer une usure naturelle qui leur convienne. Aucun précis de maréchalerie et aucune thése de vétérinaire ne me donnait de piste puisque tout etait axé sur les fers. J’ai choisi une approche individuelle pour chacune des juments. Ce qui me permettait de respecter chaque métabolisme, chaque caractère, chaque personnalité… J’adore ces approches sur-mesure, cela stimule le cerveau car il faut trouver une réponse à chacune des énigmes qui arrivent en cascades !
Inventer son avenir
Pour atteindre un objectif, il est important d’être créatif et de ne pas baisser les bras au premier échec. Car qui dit nouvelle voie, dit forcement des points qui ne marcheront pas du premier coup et ce n’est pas grave, au contraire ! Ces voies que l’on arrête, sont aussi des enseignements pertinents. Dans mon cas précis, il y a eu des fois où les juments trouvaient l’approche un peu « difficile » puisque je testais sur elles, mes avancées techniques. C’est d’ailleurs elles, qui ont orienté ou réorienté la technique utilisée et qui ont guidé ce qu’il fallait faire pour que leurs pieds et leurs corps soient harmonieux. Et c’est toujours le cas, aujourd’hui. Elles ont des pieds sur-mesure, chaque semaine !
Et tous les maréchaux ou essayistes pieds nus, issus de tels ou tels méthodes, peuvent s’arracher les cheveux en voyant les pieds des juments. Car ici, il n’y a pas une méthode reine mais autant de méthodes que de pieds ! On s’adapte au pied. Car pour moi, la meilleure méthode… c’est celle qui convient à chacun… dans ce domaine ou dans d’autres. Je ne suis pas pour le modèle unique. Je suis pour le respect de chacun… équin… humain…. vivant…
Objectif atteint
Ici, les juments, vivent librement, en allant pieds nus au contact du sol, de la terre, de la boue, de l’eau, des pierres. Elles sentent leurs pieds, leur environnement, les vibrations, les températures. Leurs pieds se déforment sur les cailloux et leurs donnent des informations sur tout ce qui vibre, bouge, change… librement, sans métal froid qui bloque et comprime un organe qui est fait pour donner des sensations multiples. La circulation sanguine, la digestion, le système nerveux… sont stimulés par les informations donnés par les pieds. Elles ne trébuchent pas et n’ont peur d’aucunes glissades, dérapages ou exercices de styles. C’est stimulant, enrichissant, étonnant… ce qui se passe dans un pied… C’est le pied 😉
Et parfois, elles peuvent boiter, ou être raides dans leurs sabots… cela fait partie de la vie y compris quand on est une « va nu pieds » !

Cela vous fait réfléchir sur vos pieds ? C’est une bonne chose, car il s’y passe tellement plus qu’un simple contact avec le sol … si vous saviez …
Lâcher les fers !
J’ai « lâcher les fers », j’ai déferré les juments depuis des années et Dancing qui a 7 ans n’en a jamais eu… Les juments sont libres dans leurs pieds… libres de mouvements, libres de sensations… libres de vibrations ! Il n’y a rien de plus beau qu’un être libre. Il faut juste oser, ôter ses fers, enlever et desserrer tous les fers, cerclages et corsets trops serrés 😉
Et vous… avez-vous lâcher des fers ? Etes-vous prêt(e)s à vous libérez davantage ?
Au cœur des juments. Accompagnement des personnes au changement . Coachings facilités par les juments libres . Plus d’infos sur http://www.aucoeurdesjuments.com
#aucoeurdesjuments #equicoaching #coachdevie #coachpro #horselover #chevalpassion #jumentslibres #chevalnaturel #chevallibre #GestionEmotions #gestiondustress #ilsuffiradunsigne #optimiste #jaimeleschevaux #jaimelanature #jaimelavie
Joli texte 🙂
Mes chevaux n’ont jamais eu de fer, jamais un parage, tout est naturel. Je vais de la randonnée en montagne et ils vivent au pré toute l’année.
Mon conjoint était Maréchal ferrant mais depuis que nous sommes ensembles, il a refait une étude sur les pieds des équidés.
Pour les thèses, la mienne aborde les chevaux sauvages, je suis éthologue 😉
A plus tard
J’aimeJ’aime
Merci Angélique. La vision et l’approche des pieds des chevaux a bien évolué, en 25 ans ! Et aujourd’hui certaines études universitaires commencent à s’y intéresser. Pour une Thèse de Doctorat, recouper des données scientifiques d’auteurs reconnus sur des milliers de chevaux aux activités variées, est encore difficile. Et si les auteurs américains sont nombreux ils ont souvent abordés les pieds des chevaux sur roche, ce qui est rarement un problème ! Car la roche permet à la sole d’être dure, active et épaisse. Les chevaux de plaines, vivant sur argile et terrains humides sont nettement moins traités.
La connaissance du pied est un début… un bon début et ici c’est un clin d’œil permettant de lever le voile sur la vie du cheval dans sa globalité! C’est un moyen de faire un parallèle avec nos vies.
Sommes-nous prêts à prendre le même recul sur nos freins, nos blocages et à changer ? Sommes nous prêts à ôter nos propres fers, nos boulets… pour avancer sereinement ? 😉
J’aimeJ’aime
C’est une excellente question…..
J’aimeJ’aime